MORT SUBITE

Depuis que je suis éveillé

Ce matin je ne me sens pas réveillé

Mes yeux sont restés clos malgré

Mes efforts mon nez est resté

Insensible comme ma langue

Assoiffée de la salive

Qui d’habitude me dit

Où se trouve ma bouche

Qui elle-même est restée

Close comme mes yeux

Assoiffés de souvenirs

Que mes mains ont touchés

Que mes pieds ont palpés

De leurs doigts encastrés

Ce matin je ne me sens pas réveillé

Depuis que je suis éveillé

Mon dos a perdu sa colonne

Comme ma voix ses cordes

L’une vertébrale les autres vocales

Perdu sans voie lié par des cordes

Je ne sais plus où je suis

Je ne sais plus si je suis

J’ai perdu ma tête

J’ai perdu la tête

Mes mains ont perdu

Leur gauche et leur droite

Mes pieds ont perdu

Leurs doigts ont perdu

Leurs doigts et leur paume

De mains de pieds qui palpaient

Souvent où j’allais où j’étais

Ce matin depuis que je suis éveillé

Je ne me sens pas réveillé

Pierre Emmanuel OMBOLO MENOGA