Le géant dont les pieds
Ne sont plus en argile
S’est éveillé de son sommeil
Et conquiert les recoins du monde
Ce géant qui nous donne
Ces pieds de gens d’argile
Pour rester si haut perché
Ne vend pas sa grande Muraille
Gens d’argile nous quêtons
Chez lui le bitume et le ridicule
Dont nous nous comblons sans scrupules
Conquis dans notre coin du monde
Émerveillés par notre sommeil
Nous choisissons pour nos non villes
Ces deux roues sans casque ni plaque
Qui figent sur place le bitume et les scrupules
Braves motos
Qui écrasent les nids-de-poule
Pauvres autos
Qu’écrasent les dos-d’âne
Pauvres autos
Nos villes veulent se faire sans vous
Car hier vous nous avez charmés
Mais chères vous nous avez coûté
Braves motos
Les pistes vous saluent
Le goudron vous subit
Nos oreilles peut-être aussi
Pauvres autos braves motos
Dans leurs presqu’îles êtes-vous allées
Dans nos presque villes vous êtes installées
Pour demain nos villes sont halées par vous motos
Pierre Emmanuel OMBOLO MENOGA