(Extrait d’un recueil de nouvelles à paraitre)
– Quand on meurt on va où
?
– Au paradis ou en enfer,
quelque chose comme ça ?
– Quelque chose ? Ce n’est
pas un lieu ?
– Qu’est-ce que tu veux
que je te dise ?
– D’habitude, tu réponds à
toutes les questions. Tu sais beaucoup de choses.
– La vie et la mort sont
des choses difficiles à expliquer.
– Si tu le dis.
– J’aurai voulu t’en dire
plus…
– Justement, quand on nait,
on vient d’où ?
– On vient d’ailleurs ?
– Ailleurs ?
– Oui, ailleurs.
– C’est peut-être là où on
repart, d’où on vient avant de naitre ?
– Pourquoi pas ? on
nait ici parce qu’on est mort ailleurs.
– Et on meurt ici, on nait
ailleurs.
– Qu’est-ce que tu en
penses
– Je retiens l’idée ça me
tracasse moins, cette histoire de vie et de mort en fait, avec cette idée, la
mort n’existe pas. Ce n’est un trait d’union entre la vie et la vie, d’ici et d’ailleurs
– C’est peut-être ça.
– Je le pense aussi.
– Donc le paradis et l’enfer…
– Laissons tomber cette
idée.
– Tu as raison c’est un
manichéisme que cette histoire porte comme un boulet.
– Ça veut dire que papa
vit d’ailleurs si c’est cela il faut voir comment créer le contact entre ici et
ailleurs. Je vais faire tout mon possible pendant que je suis ici pour entrer
en contact avec cet ailleurs. D’ailleurs cet ailleurs pourrait être meilleur qu’ici.
Pierre Emmanuel Ombolo
Menoga