Quel temps fou me fallait-il
Pour me rassasier des délices de l’insouciance
Pour me délecter des saveurs de la simplicité
Quel temps fou me reste-t-il
Pour admirer ce Grand Théâtre
Pour profiter de ce Vaste Spectacle
Quel temps fou aurais-je encore
Pour me délecter du miel de ce qui est
Pour savourer les sucres de la vie
Quel temps fou prendrais-je encore
Pour me désoler
Des graines qui n’ont pas poussé
Pour m’attrister du sort des fleurs qui ont fané
Quel temps fou Quel temps fou
A égrener le chapelet de mes angoisses
A agrainer vers moi toutes les poisses
Quel temps fou j’ai passé
A surnager dans ces eaux troubles
A quêter l’oxygène que j’avais à profusion
Quel temps fou j’ai gaspillé
A économiser des éclats de rire
A noyer mon esprit de larmes et de tristesse
Quel temps fou j’ai perdu
A me lambiner de cauchemars
A me draper de la chair de poule
Quel temps fou m’a volé
Cette tristesse que je piétine
Cette mauvaise humeur qui me hantait
Quel temps fou m’a soutiré
Cette crainte quotidienne qui me définissait
Cette peur d’être moi-même tout simplement
Par Pierre Emmanuel OMBOLO MENOGA