Je suis saoule
De ces mots tels des habits
Qui me vêtent chaque matin
Chaque soir à midi et à minuit
Ils n’oublient rien pas un instant
Pauvre âme étriquée
Qui s’est échappée d’un tombeau peinard
Pauvre être condamné
A subir les humeurs du temps
A croupir sous les pluies ensoleillées
Pauvre âme échappée
Les mots me disent tout de toi
Tout de tout tout de rien tout du silence
Tout de l’être tout du paraître
De tes habitudes chiffonnées
De tes humeurs encore fripées
Les mots vantent celui qui est
Les mots hantent ce qui paraît
Les mots chantent pour ce qui plaît
Les mots éventrent tout ce qui déplaît
Les mots enchantent celui qui se tait
Les mots inventent ce qui point n’est
Derrière tous ces mots
Tout n’est pas que mille maux
Kyrielle de maux et de mots
Qui entourent tout ce qui est
Pauvre âme étriquée
Coincée à l’étroit du gigantisme
Du monde tel qu’il te paraît
Je me sens beau qui étrenne ces mots
Pierre Emmanuel OMBOLO MENOGA